Fermes verticales : les laitues ? Au trentième étage vous les trouverez

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Autrefois, il y avait les jardins suspendus de Babylone, aujourd’hui, il y a les fermes verticales de Singapour. Demain, les concombres, les radis et les tomates n’auront plus à transiter du potager au rayon du supermarché.
Pour freiner l’étalement urbain, très consommateur d’espace, mais aussi la déforestation laissant le champ libre pour de nouvelles cultures maraîchères, des moyens de production qui s’affranchissent de la terre nourricière sont désormais à l’épreuve.
Le concept de la ferme verticale (Farmscrapers dans le texte) a été conceptualisé par Dickson Despommiers (nom prédestiné), professeur de santé environnementale et microbiologiste à l’université Columbia de New York.
L’idée est de cultiver au sein même d’un building ou d’une tour des quantités significatives de produits alimentaires diminuant de façon notable l’emprise au sol liée aux cultures. Cela laisserait le temps aux terres agricoles existantes de se régénérer à leur rythme pour une restauration optimale de l’écosystème.
vev_singapOutre le moyen de diminuer l’empreinte écologique d’un quartier le rendant quasi-autarcique en limitant le besoin en transports routiers ou ferroviaires, les fermes urbaines verticales permettraient de répondre un peu plus favorablement à la sous-alimentation mondiale. Les filières de distribution et de stockage seront considérablement amoindries puisque le rez-de-chaussée de la structure serait dédié à la vente des produits fraîchement cueillis : acheminés vers les supermarchés les plus proches le cas échéant.
C’est par culture hydroponique (agriculture hors-sol sur substrat neutre et inerte) ou aéroponique (plantes alimentées par brouillard nutritif sans contact en milieu solide, ni liquide), loin des techniques de culture traditionnelle, que les fermes verticales produiront les denrées alimentaires.
A Singapour, pays en situation de dépendance alimentaire qui importe 93 % de ses produits, une ferme verticale conceptualisée par l’entreprise Sky Green, composée de 120 tours en aluminium, d’une hauteur de 9 mètres chacune et de 6 m² de superficie a déjà pris racine en 2013. A titre de comparaison, 72 m² de parcelle agricole sont nécessaires pour disposer d’une production comparable. Ainsi, la nouvelle ferme asiatique est capable de produire 1 tonne de légumes frais par jour, soit 5 à 6 fois supérieure à la culture en plein champ.
Pour un parfait épanouissement des cultures, les semis sont disposés sur des étagères qui à tour de rôle s’élèvent grâce à un système de poulies hydrauliques pour chercher l’ensoleillement nécessaire à leur développement. A la descente, les cultures font le plein en nutriments dans des bacs dédiés à cet effet.
vev_verticalTout comme les murs végétaux, l’air urbain aux alentours des fermes verticales n’en sera que plus pur via l’absorption du CO2 par les nouveaux locataires en herbe.
Ces innovations techniques et technologiques bousculeront inéluctablement les représentations sociales et économiques du rapport « ville-campagne », du monde rural en général et du métier même d’agriculteur. Mais la nécessité d’y penser dès aujourd’hui afin de satisfaire la population mondiale en nourriture suffisante est essentielle.
Ceci dit, le concept de ferme verticale associé à un programme mixte d’activités et de logements, déjà à l’état de projet par le cabinet SOA Architectespeut vous donner l’envie de devenir ami avec une carotte histoire de faire un brin de causette avec elle. A voir si elle vous répondra. Ce sera nettement plus agréable que de travailler en face d’une courge cireuse.
 « Un couple change de logique lorsqu’il passe de la verticale à l’horizontale« . Alphonse Allais

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