En marge des élus et des collectivités, des acteurs de la ville verte et fertile sont déjà à la tâche, les mains dans la terre et les outils pas loin.
Dans ma soif de rencontrer des protagonistes qui font de la ville un lieu de création, de protection de la biodiversité et de sensibilisation à l’environnement, j’ai été servi !
Dimanche 5 juillet 2015. 11 heures.
Les membres de l’association La SAUGE sont déjà sur le terrain de Ground Control, cet ancien lieu du patrimoine industriel et ancien dépôt SNCF de la Chapelle du 18ème, transformé en bar éphémère. Elle a pris quartier sur une partie du terrain, cerné par les anciennes voies ferrées, tout disponible à accueillir la végétation future.
L’association « La SAUGE » est le nom d’une fleur de la famille des Lamiacées, mais aussi et surtout Société d’Agriculture Urbaine Généreuse et Engagée et l’on comprend pourquoi tant ce projet, mais aussi tous les autres qu’ils accomplissent, reflètent leur motivation d’agir en respect aux valeurs vertueuses et environnementales qu’ils défendent.
Elle contribue, grâce à son équipe et à ses membres, à verdir ce lieu inusité, actuellement en construction. On imagine déjà le résultat final et sincèrement, on souhaite vraiment les aider dans cette mission. Ce que je fis le temps de l’après-midi.
Leur objectif ? Trouver, régénérer, et entretenir des espaces végétalisés en ville. Aussi, l’association réhabilite et revalorise des espaces agricoles et tout autre terrain qui en aurait la vocation par des techniques issues de la permaculture.
Pas le temps de chômer, la nature veut s’exprimer. Brouettes, cisailles, binettes, fourches, terreau : ca y est tout est en place. Enfin presque. La SAUGE ne se contente pas de planter-arroser-entretenir les jardins. Mieux, elles les fabriquent. Marteaux, tournevis électriques, scies circulaires, palettes en bois et géotextile, se rajoutent à la liste de leurs outils et matériaux.
Le projet envisagé par l’association sur le terrain de Ground Control ? En collaboration avec GY + GLORY, leurs architectes partenaires, il s’agit de créer une herbothèque en organisant une série d’événements sous la forme d’ateliers participatifs. « Chaque weekend de juillet, nous accueillons les gens pour jouer avec de la terre et des palettes, repiquer des plantes, arroser, et construire un potager superbe dans ce lieu magnifique ! » indique Swen, le co-président de la SAUGE.
Le dessin végétal est varié. Il se compose(ra) de gradins plantés, de jardins filants, de serres tropicales mais aussi de window farm (système de potager hydroponique vertical) ou encore de sohji farm, paroi coulissante (sur les rails conservés pour le projet) issue de l’architecture traditionnelle japonaise. C’est aussi ça l’écologie : donner une seconde vie aux matériels urbains délaissés.
L’événement s’organise en 3 phases :
– Phase 1 : chaque weekend, proposition de venir construire le potager avec l’équipe de La SAUGE ;
WE du 4 et 5 juillet – construction du jardin filant et des gradins plantés
WE du 11 et 12 juillet – construction des Sohji Farms et du jardin grimpant
WE du 18 et 19 juillet – construction des modules aquaponiques
WE du 25 et 26 juillet – construction des serres
WE du 1 et 2 août – construction de modules annexes et finitions
– Phase 2 : arroser et soigner les plantes au mois d’août. Une permanence est assurée avec l’aide des volontaires pour que le potager conserve toute sa splendeur ;
– Phase 3 : célébration et réjouissance avec l’Urban Farming Outset. A l’automne, pour clôturer l’été et partager ensemble autour des récoltes, organisation d’un festival d’agriculture urbaine, dédiés aux start-ups, aux influenceurs, experts du domaine et aux passionnés de l’agriculture urbaine.
En plus d’être écologique, on le sent, la vocation de ce projet à la magnifique scénographie végétale et joliment dessiné, est aussi sociale. Comment fédérer des personnes, qui, a priori, ne se seraient jamais rencontrés autour d’un projet commun et de convictions semblables ? Ce sont les valeurs profondes de l’association et de leurs membres qui participent ainsi à la création de nouveaux espaces de verdure en milieu urbain, accessible à tous.
Ce projet, finalement, nous arrête un instant sur la relation que nous entretenons avec la Terre (avec un grand T cette fois), elle qui subvient à nos besoins primaires. Alors, devenons jardinier de l’urbain. Pour la Terre, pour la terre mais aussi et surtout pour vous et votre satisfaction d’agir pour la préservation de l’environnement.
Qui est motivé pour y aller ?
A La Sauge, merci de votre accueil & au plaisir de vous retrouver autour vos réalisations.
« L’eau transparente de ton souvenir caressait les sauges mouillées et les mousses » Robert Goffin (écrivain et poète belge)