Espaces verts et parcs florals : c’est bon pour le moral

Albert-Kahn
Symbole de la venue d’une ruralité en milieu urbain, les espaces verts s’installent de plus en plus au cœur du bitume. Poumon vert dans un corps gris, ces objets de nature naissent d’une demande sociale de plus en plus appuyée des citadins à la recherche d’une qualité de vie et d’un bien-être urbain.
Face à cette attente, les décideurs locaux œuvrent en ce sens pour coupler les enjeux urbanistiques à ceux environnementaux et sociétaux. Ainsi, les espaces verts sont désormais conçus bien plus comme un simple élément de verdissement et de récréation. La recherche d’un bien-être esthétique, corporel et sensoriel où un travail sur le végétal serait le point d’orgue de création de carrés de verdure attendus de tous.
La nature se tourne vers l’espace urbain et c’est tant mieux. Tant mieux en effet car selon une étude anglaise portée par le docteur Ian Allock de l’Ecole de Médecine d’Exeter, le rapport qui lie « santé mentale » et « vie à proximité d’un espace vert » est intimement corrélé. Selon cette étude, Vert en ville en est convaincu, la nature apporte bien-être et amélioration de la santé mentale grâce à la présence d’espaces verts en zones urbaines.
vev_santeAfin d’arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé le comportement de 10 000 participants face à deux situations urbaines : le 1er groupe  a vécu deux ans dans une zone urbaine dépourvue d’espaces verts avant de déménager vers une zone dite verte les 3 années suivantes. Le second groupe a effectué l’expérience inverse. Bilan ?
Le passage d’une zone urbaine aux flux incessants et bruyants à une zone verte a transformé immédiatement la santé mentale des individus en une amélioration constante tout au long de l’expérience. Inversement, une baisse progressive du moral des participants du second groupe a été notée suivie d’une descente très nette après un temps d’habitation plus long sans contact avec la nature.
Selon l’étude, la joie d’habiter près d’un espace de verdure équivaut à 1/3 du bonheur apporté par un mariage ou un dixième du bonheur que procure une embauche. Pour ne pas biaiser le test grandeur nature, les facteurs externes telles que le salaire, l’emploi, l’éducation ont été ajustés en fonction de chacun des participants. La baisse de la santé mentale du second groupe, s’est révélée avant même l’emménagement en zone urbaine, comme si l’idée d’aller habiter en ville les faisait déprimer d’avance.
Porteur de valeurs esthétiques, patrimoniales et symboliques, les espaces verts, comme point de rencontre entre l’urbanisme et le développement durable, sont des paysages reconnus comme étant des espaces qui construisent la conscience du sensible et de l’imaginaire personnel mettant en éveil la sensibilité de chacun : visuelle, sonore, olfactive et thermique.
Sandrine Manusset, ethnologue, étudie depuis les années 90 la compréhension de la relation homme / nature. Pour analyser la vision globale des « bienfaits du végétal en ville », ses conclusions se résument à ce pétale (cliquez dessus pour une meilleure qualité) :
vev_vegetalD’autres chercheurs, ceux de l’Office américain des forêts, ont démontré que les arbres permettent de limiter la pollution aux particules fines, liés directement aux inflammations pulmonaires, d’athérosclérose et problèmes cardiaques. Vivre « vert » tend aussi à réduire la pression artérielle et diminuer de manière notable les conséquences liées au stress urbain.
Vous reste-il une chambre avec vue (avec des arbres) s’il vous plait ? Oui bien-sûr. Certains patients se remettent d’une opération plus rapidement lorsque leur chambre d’hôpital « donnent » sur des arbres. Idem pour les mères dont la grossesse a lieu dans un environnement boisé. Ces dernières ont moins tendance à avoir des bébés en sous-poids que les autres.
Les chercheurs insistent par ailleurs sur le fait que même si l’effet des espaces verts sur un individu est minime, il peut s’avérer très important sur tout un ensemble de personnes sur le long terme.
Disons-le clairement, les arbres sauvent des vies. Ils sont essentiels à notre bien-être. Par conséquent, planter pour reboiser nos campagnes c’est bien, mais planter pour boiser nos villes c’est encore mieux.
Exit les candélabres éclairés la nuit, source de pollution visuelle. Tenter l’expérience d’appropriation des espaces verts la nuit serait une chic idée. Un laboratoire californien, le Glowing Plant Project, effectue des recherches « poussées » sur un projet bio-architectural pour créer des plantes capables de briller dans le noir en utilisant des technologies issues de la biologie de synthèse. Une idée lumineuse pour faire oublier que la nuit tous les chats sont gris.

« Une ville où il fait bon vivre ». Les espaces verts et de nature sont déjà bien ancrés et pensés dans les projets urbains actuels. Les collectivités et les architectes et autres créateurs de villes sont heureusement déjà sensibilisés aux enjeux écologiques. Que les élus continuent dans cette démarche d’intégration d’espaces verts importante, leurs habitants n’en seront que plus détendus.
Petit tour d’horizon des espaces verts en milieu urbain de nos villes : Paris, Lyon, Marseille, Nantes, Lille, Montpellier, Strasbourg, Toulouse, Bordeaux.
« Pour qu’un écologiste soit élu président, il faudrait que les arbres votent» Coluche
Photo : Jardin Albert Kahn à Boulogne-Billancourt

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